
Le saviez-vous ?
L’association Ouvrir Les Yeux attribue un prix de 3 000 euros à un(e) jeune chercheur(e) dont les résultats de thèse peuvent faire progresser les connaissances sur la physiopathologie, le diagnostic ou la prise en charge thérapeutique des Neuropathies Optiques Héréditaires (N.O.H.).
Historique de la recherche sur les Neuropathies Optiques Héréditaires (N.O.H.)
Identification des gènes responsables des N.O.H.
- 1988, États-Unis: L’équipe du Dr. Ken Wallace identifie la première mutation du génome mitochondrial responsable de la Neuropathie Optique de Leber (N.O.H.L). Aujourd’hui, 16 mutations mitochondriales sont connues pour causer cette maladie.
- 2000, Montpellier: L’équipe du CHU de Montpellier découvre le premier gène autosomique (nucléaire) de l’atrophie optique dominante (A.O.D), OPA1 (maladie de Kjer).
- 2003, Angers: L’équipe du CHU d’Angers découvre le deuxième gène OPA3, responsable d’une atrophie optique dominante encore plus rare, associée à une cataracte.
Les équipes d’Angers et Montpellier poursuivent sans relâche l’étude des patients atteints de neuropathies optiques héréditaires et la recherche des déterminants géniques.
La Neuropathie Optique Héréditaire de Leber (N.O.H.L) et les projets de thérapie génique
La N.O.H.L. est une maladie génétique rare de la vue, due à une anomalie d’un gène mitochondrial. Elle entraîne une perte de la vision centrale brutale et asymétrique, généralement entre 15 et 30 ans. Il n’existe actuellement aucun traitement efficace pour cette maladie.
Une approche thérapeutique prometteuse est la thérapie génique. Elle consiste à restaurer l’activité du gène mitochondrial défaillant dans les cellules ganglionnaires rétiniennes. Pour cela, un vecteur AAV (Adeno Associated Virus) portant une copie normale du gène muté est administré dans l’œil du patient.
Ce projet est issu des travaux du Dr. Marisol Corral-Debrinski et du Pr. José-Alain Sahel (Institut de la Vision, Paris). Il a été développé jusqu’au stade préclinique en collaboration avec Généthon. La société Gensight en assure le développement clinique en partenariat avec Généthon et l’Institut de la Vision. Un essai clinique chez l’homme est en cours de préparation.
Chercheurs et médecins impliqués dans la recherche sur les N.O.H.
Plusieurs équipes françaises étudient les maladies des nerfs optiques et les mitochondries depuis de nombreuses années. L’association OLY travaille en étroite collaboration avec ces chercheurs et médecins, qui sont toujours disponibles et à l’écoute pour répondre aux questions des membres. L’association soutient financièrement leurs recherches, favorisant ainsi un échange constant d’informations et un suivi des avancées les plus prometteuses.
Chercheurs
- Marisol Corral-Debrinski: Directrice de Recherche « Mitochondrie et Rétine » à l’Hôpital National des Quinze-Vingts à Paris. Ses recherches portent sur le rôle des mitochondries dans les maladies de la rétine, avec des travaux sur l’expression allotopique et le sauvetage de cellules porteuses de mutations de l’A.D.N mitochondrial.
- Guy Lenaers: Directeur de recherche, groupe « Neuropathies Optiques Héréditaires et Déficits Mitochondriaux », CHU de Montpellier, INSERM U1051, Institut des Neurosciences. Ses travaux portent sur la génétique, la physiopathologie et les thérapies des N.O.H, incluant le diagnostic, les études cliniques, la recherche de nouveaux gènes responsables, l’étude des déficits mitochondriaux et les approches de thérapie génique et pharmacologique.
- Pascal Reynier: Chef de pôle du Pôle de Biologie CHU d’Angers, INSERM U1083, CNRS 6214. Ses recherches sont centrées sur l’étude physiopathologique et thérapeutique des pathologies mitochondriales et des neuropathies optiques héréditaires.
- Pierre Rustin: Chef du Pôle Biologie CHU d’Angers, INSERM U1083, CNRS 6214. Ses recherches portent également sur la dynamique et la bioénergétique mitochondriales.
Médecins
- Sabine Defoort-Dhellemmes: Chef du Service d’Exploration de la Vision et Neuro-Ophtalmologie de l’Hôpital Salengro du CHRU de Lille.
- Catherine Vignal Clermont: Neuro-ophtalmologue, Fondation Rothschild.
- Dan Milea: Neuro-ophtalmologue, Chef de service au CHU d’Angers et titulaire de la chaire de neuro-ophtalmologie de l’Université de Copenhague. Ses travaux portent sur la clinique et la recherche en neuro-ophtalmologie, avec un intérêt particulier pour les neuropathies optiques héréditaires et la mise en place d’essais thérapeutiques.
- Christophe Orssaud: Neuro-ophtalmologue, Hôpitaux Pompidou et Necker, Paris.
Les pistes de recherche
La thérapie génique
La thérapie génique est une approche prometteuse pour traiter les maladies génétiques, y compris les N.O.H. Elle consiste à introduire un gène sain dans les cellules du patient pour compenser le gène défectueux. La filière de santé maladies rares sensorielles SENSGENE propose une vidéo expliquant simplement la thérapie génique.
Lumevoq® est un médicament développé par GenSight Biologics, issu des travaux du Dr. Marisol Corral-Debrinski. Il s’agit d’une thérapie génique destinée aux personnes porteuses de la mutation ND4 (11778) dans la N.O.H.L.
En décembre 2019, Lumevoq® a été autorisé pour une utilisation temporaire nominative par l’ANSM. Cependant, sa mise à disposition a été retardée en raison de problèmes techniques de production. GenSight Biologics espère une reprise de la production début 2023.
La pharmacologie
Le RAXONE® est un traitement qui avait été initialement pris en charge par le Ministère de la Santé. Cependant, sa prise en charge a été interrompue en juin 2021, puis modifiée suite au plaidoyer mené par Ouvrir Les Yeux, l’Alliance Maladies Rares et France Assos Santé.
Suivre les dernières avancées de la recherche
Pour suivre les dernières avancées de la recherche sur les neuropathies optiques héréditaires, vous pouvez consulter le blog de l’association OLY, ainsi que des sites ou revues spécialisés comme l’Observatoire des maladies rares de Maladies Rares Infos Service ou le site du Ministère de la Santé et de la Prévention.